"Fish 'n Chips c'est un espace, de l'espace dans l'espace. C'est l'air, l'eau, une architecture virtuelle habitée et générée par l'organique. Fish'n Chips c'est l'aléa réintroduit dans la technique, la dénonciation d'une "domesticité" accablante. 
La matrice dans la matrice, le cartésien "hydrodynamité". Là où le domestiqué reprend les commandes, où la nature silencieuse tire de nouveau les ficelles.​​​​​​​
D’abord, le mouvement de trois poissons dans un aquarium est filmé par une caméra branchée à un ordinateur qui analyse leur emplacement et leur vélocité.

Ensuite, le système d’interprétation reçoit les données et fait jouer une banque de données sonores et vidéographiques en temps réel.

Ainsi, le comportement des poissons sert de contrôleur organique à une partition chaotique, qui altère de façon imprévisible l’environnement virtuel qui leur ai imposé.

Les images sont projetées sur ce meuble "pickup", ces systèmes de sons d'une autre époque. Icône de la domesticité, l'Electrohome de son nom, sert d'interface.

Il montre cette maison à neuf pièces dans laquelle deux des trois poissons déambulent en déclanchant des monologues, ou bien des dialogues de sourds tirés de téléromans québécois.  Le troisième lui, joue du piano et frappe des murs en ouvrant des passages vers le système de surveillance dont vous êtes complices.
" Deux aquaphiles d'intérieur vaquent vaguement à leurs circonvolutions irrégulières cependant que, sous l'œil vertical d'un objectif de surveillance, leurs mouvements motivent des apparitions d'images itinérantes, peuplées d'architectures improbables et de mobiliers immobiliers avec, en surplus, l'irruption d'une réalité fantomatique que l'on croirait saisir si elle n'était hypothéquée par l'interactivité qui commande la surprise, en charge des successions.

C'est une installation de salon, où le plaisir du spectateur en fauteuil peut se mesurer à celui d'un interrogateur sémioticien, qui voudrait comprendre le sens de l'œuvre ou débusquer quelque simulacre numérique. Alors que, les animations animales générées, dans le liquide spéculaire de leur prison translucide, sont les seules à posséder ce pouvoir immédiat qu' elles opèrent sous la forme de micro-attentats perpétrés sur l'écran esclavagiste de notre fascination. "
Fabrice Montal

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